Flambée des charges d’énergie : la CSF et la Fondation pour le Logement alertent sur la mise en danger des locataires du parc social !
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Consulter l’étude complète : ETUDE CSF CHARGES ENERGIE 2025
Les deux organisations présentent les résultats d’une étude sur l’évolution inquiétante du poids des charges locatives dans le logement social.
Cette étude, conduite par la CSF avec le soutien de la Fondation pour le logement des défavorisés, a été engagée après avoir constaté à l’automne 2023 que des milliers de locataires avaient reçu des régularisations de charges exorbitantes, provenant essentiellement du poste de chauffage, dans des résidences le plus souvent équipées d’installations collectives rendant difficile la maitrise des consommations par leurs occupants.

L’investigation porte sur une cinquantaine de résidences regroupant plus de 5 700 locataires, dans la métropole de Lyon et le Rhône et révèle l’ampleur du problème :

Les charges de chauffage par logement ont augmenté en moyenne de 72% entre 2019 et 2023, avec un pic de 38 % entre 2021 et 2022,
Les régularisations annuelles de charges peuvent atteindre jusqu’à 1600 € pour un seul foyer dans les résidences des organismes observés ayant comme conséquence une hausse des impayés

Le réajustement à la hausse des provisions pour charges mensuelles venant s’ajouter aux augmentations de loyer successives (+10,61 % entre fin 2022 et 2025)

 

Cette augmentation est considérable pour les locataires et s’inscrit dans un contexte de tension sur les loyers abordables, aggravé par le recul de la production de logements sociaux dans le Rhône et la Métropole de Lyon (-140 % entre 2016 et 2024).

 

” La situation résulte de l’augmentation des coûts de l’énergie, mais elle est également rendue possible par l’absence d’encadrement du coût des charges. Pour certaines résidences, les provisions pour charges dépassent désormais le coût du loyer » témoigne Tennessee Garcia, coordinateur de CSF de la Métropole de Lyon/Rhône. « Alors qu’historiquement, la première fonction du logement social est de sécuriser les locataires aux bas revenus, l’augmentation incontrôlée des charges d’énergie fait peser un risque d’endettement dans le logement » ajoute Vanessa Brossard, directrice régionale de la Fondation pour le logement des défavorisés en Auvergne-Rhône-Alpes.

La Fondation et la CSF demandent aux pouvoirs publics de s’attaquer aux causes profondes du problème en accélérant la rénovation des bâtiments les plus énergivores et dégradés et en renforçant les moyens permettant de garantir l’entretien des résidences. Elles sollicitent la mise en place de solutions visant à réguler les tarifs de l’énergie comme la souscription à des tarifs groupés d’énergie par les organismes HLM. Et à court terme, elles font des propositions aux Fonds de solidarité Logement (FSL) pour faciliter l’accès aux enveloppes d’aide financières en cas d’impayés d’énergie, afin éviter l’endettement dans le logement.