Enquête CSF sur le coût de la scolarité 2025
Une hausse marquée du coût des fournitures de base
 
En 2025, on observe une augmentation significative du coût des fournitures scolaires, en particulier des cahiers, feuilles, classeurs, stylos. Deux causes principales :
 Inflation sur les matières premières, notamment la pâte à papier.
 Inflation généralisée sur les prix (+ 2 % de septembre 2024 à septembre 2025). La catégorie « habillement et chaussures » a enregistré une hausse annuelle de + 3,46 % pour les vêtements et de
+ 0,97 % pour les chaussures. 
Un contexte de tension sociale et politique inédit 
 
Le coût de la scolarité en 2025 s’inscrit dans un climat national et international particulièrement tendu. La scène géopolitique est marquée par la montée des conflits armés, la reconfiguration des alliances et le retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, renforçant les dynamiques autoritaires et nationalistes dans le monde.
 
En France, l’instabilité politique atteint un niveau inédit : l’Assemblée nationale est profondément fragmentée, les compromis se font rares, et de nombreuses décisions sont soit bloquées, soit prises sous l’influence de forces politiques radicales en faveur de l’extrême droite. La valse des ministres de l’éducation traduit cette crise avec 7 ministres depuis 2022, mettant tous les acteurs de l’éducation en difficulté. 
 
Dans un contexte de rigueur budgétaire, les appels à « faire des économies » s’abattent trop souvent sur les classes moyennes et populaires.
 
C’est dans cette atmosphère que La Confédération Syndicale des Familles a poursuivi son travail d’analyse du coût de la scolarité pour 2025 (Dossier de presse -coût de la scolarité 2025). Fidèles à notre méthode, nous avons construit ce dossier sur une enquête de terrain rigoureuse, au plus près de toutes les familles, dans les villes comme dans les campagnes. À travers cette étude, nous continuons de porter un regard lucide et exigeant sur l’éducation en France.
 
Il est urgent de rappeler qu’en 2025, 21,9 % des enfants vivent sous le seuil de pauvreté. Ces enfants, trop souvent oubliés des grandes décisions, font face à des difficultés d’apprentissage majeures liées à des conditions de vie précaires : mauvaise alimentation, sommeil insuffisant, stress familial… L’école ne peut pas les ignorer, ni y remédier.
 
L’école gratuite : une revendication toujours d’actualité ! 
 
« L’école n’est pas gratuite. »
C’est un constat simple, factuel, et pourtant trop souvent oublié. Malgré les discours officiels, l’école coûte encore cher aux familles. Or, l’école gratuite n’est pas une utopie, c’est
un impératif républicain, une condition de l’égalité réelle entre les enfants. 
 
Combien coûterait l’école gratuite ?
Notre étude montre qu’un enfant coûte à sa famille, en moyenne 1 800 € par an en dépenses scolaires. Sur une base de 12 millions d’élèves, une école réellement gratuite
représenterait un investissement de 15 à 20 milliards d’euros par an pour l’État.
 
Est-ce insurmontable ? Certainement pas.
 
Où trouver ces 20 milliards ?
 
Il suffirait de réinstaurer un impôt sur la fortune plus juste et ambitieux, en abaissant son seuil d’imposition à 200 000 € de revenu annuel (contre antérieurement 1.3 millions €/
an). Un tel impôt pourrait rapporter 50 milliards d’euros par an. La question n’est donc pas financière. Elle est politique.
 
Allocation de rentrée scolaire : utile mais insuffisante !
 
L’allocation de rentrée scolaire (ARS) joue un
rôle réel dans le soutien aux familles bénéficiaires. Elle concerne seulement environ
1 enfant sur 3 et 1 famille sur 4.
 
Mais son efficacité reste inégale :
– À l’école primaire, l’ARS couvre généralement l’essentiel des besoins de rentrée et les dépenses annuelles.
– Au collège, elle devient insuffisante après l’achat des fournitures de rentrée.
– Au lycée, elle ne permet plus de couvrir qu’une fraction des frais réels.
 
L’ARS varie de moins de 40 € (9 %) entre un enfant en CP et un lycéen, alors que le coût réel entre ces 2 niveaux augmente de 142 € (100 %). En clair : un lycéen coûte 2 fois plus cher qu’un écolier, mais l’aide est à peine plus élevée.
 
 Des inégalités territoriales persistantes
 
Les familles ne sont pas égales devant les coûts scolaires selon le territoire. Certaines villes donnent les fournitures scolaires, d’autres non. Les transports scolaires sont gratuits ici, mais payants là. Même les coûts des cahiers, des cartables ou des sorties peuvent fortement varier d’un département à l’autre (en fonction de la prise en charge ou non). 
 
Le numérique et l’intelligence artificielle : des dépenses invisibilisées
 
Le numérique est devenu incontournable dans l’éducation, mais ses coûts restent souvent à la charge des familles. Achat d’ordinateurs, imprimantes, abonnements, logiciels…, ces dépenses peuvent représenter plusieurs centaines d’euros par an pour certains foyers. En parallèle, l’intelligence artificielle (IA) s’invite dans les usages pédagogiques. En plus de constituer une inégalité supplémentaire pour les familles et les enfants, beaucoup d’enseignants s’interrogent : quels outils sont pertinents ? Quels risques pour le développement de l’esprit critique ? La question
est ouverte, mais les inégalités d’accès aux outils et pratiques numériques sont bien là.
 
 
LA CSF DEMANDE
La gratuité de la scolarité obligatoire à partir de 3 ans.
Une vraie modulation de l’ARS.
Le versement de l’ARS à tous les lycéens pouvant y prétendre quel que soit leur âge.
 
Film explicatif : https://vimeo.com/1110068067